L’embryon est-il un problème politique qui mérite encore une délibération démocratique soucieuse d’une réflexion éthique, c’est-à-dire capable d’une critique des pratiques actuelles et des décisions envisagées ?
A écouter les délibérations à l’Assemblée Nationale sur l’opportunité de remplacer le régime d’interdiction assorti de dérogations par un régime d’autorisation encadrée de la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires, la réponse pourrait être négative. Face à l’opposition multipliant les amendements (près de 300 !) pour se faire entendre dans un contexte polémique, le gouvernement a utilisé, le 11 juillet, la « réserve des votes » qui permet de présenter au vote les amendements en une seule fois[1]. L’hémicycle s’est alors vidé des défenseurs de la proposition de loi, qui ne craignaient plus un vote des opposants. Le vote certain – confirmé d’ailleurs le 16 juillet – avait rendu la délibération inutile.