Dr Henri Bléhaut, directeur de la recherche de la Fondation Jérôme Lejeune, le
jeudi 16 avril 2009
Dès la fécondation, dès
la fusion des membranes des gamètes, ovocyte et spermatozoïde, fusion qui se
fait en quelques secondes, l’existence d’un nouvel être humain est entamée. La
première cellule, le zygote, possède déjà, dans son code génétique, son message
de vie absolument unique, écrit une fois pour toutes, jusqu’à sa mort. Ce jeune
embryon a sa propre individualité, sa propre organisation et, déjà, une
certaine indépendance.
Dès cet instant, le corps
embryonnaire est en construction, ses principales caractéristiques sont
parfaitement définies : le petit d’homme aura une tête, deux bras, deux jambes,
sera un garçon ou une fille, grand ou petit, blond ou brun, noir, jaune ou
blanc, chevelu ou chauve… Tout cela, et bien plus, est déjà inscrit dès le
départ et sera modulé au gré du parcours qu’il va suivre avec ses embûches et ses
épreuves. Non seulement sa construction est déjà programmée, mais aussi son
fonctionnement et même certaines maladies qui se manifesteront plus tard comme
le diabète de type 1, diverses anémies ou la trisomie 21… Les traits de son
visage, s’ils ne sont pas encore visibles à l’œil dans cette cellule toute
ronde d’un peu plus d’un dixième de millimètre, sont pourtant en grande partie
déjà définis dans ce message de vie que porte l’ADN. La biologie nous apprend
que, dès le début, il est très organisé et qu’il est humain. Au stade huit
cellules, alors que rien ne les différencie en apparence les unes des autres,
plusieurs expériences nous enseignent qu’elles sont très organisées, qu’elles
communiquent entre elles et qu’elles ont déjà des fonctions différentes. Que
l’embryon soit un être humain dès la fécondation est observable par la science
mais c’est aussi une évidence de simple bon sens : on parle de bébé éprouvette
pour un embryon de deux jours. Même le législateur le sait bien : s’il était
évident que l’embryon est un simple amas de cellules, pourquoi discuter des
centaines d’heures sur des lois de bioéthique le concernant ?
Si la biologie nous
permet de constater que l’embryon est un être humain dès le départ, elle ne
peut cependant affirmer qu’il s’agit d’une personne car cette notion est
d’abord philosophique. Mais « comment un individu humain ne serait-il pas une
personne humaine ? » ; dès lors, « le fruit de la génération humaine dès le
premier instant de son existence, c’est-à-dire à partir de la constitution du
zygote, exige le respect inconditionnel moralement dû à l’être humain dans sa
totalité corporelle et spirituelle. L’être humain doit être respecté et traité
comme une personne dès sa conception, et donc dès ce moment, on doit lui
reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels en premier lieu le droit
inviolable de tout être humain innocent à la vie » (Dignitas personnae).